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12/12/2013

En avant la visite ! un compte rendu de Léna

boris vian;cité véron; théatre en résidence;Comment apprendre à connaître Boris Vian ? D'abord en lisant ses livres, puis en s'intéressant à sa vie et ses multiples œuvres et enfin... en visitant son appartement.

Au 6 bis Cité Véron, à gauche du célèbre Moulin Rouge, cette petite impasse, tranquille et mystérieuse nous attendait, ce vendredi 30 novembre. Pour effectuer cette visite il suffit de motiver sa demande auprès de Nicole Bertolt, la gardienne de la mémoire et du patrimoine de Boris Vian. Elle ne demande aucune somme d'argent car selon elle, la curiosité est de plus en plus rare de nos jours, ce serait donc dommage de la facturer...!

Nous savions déjà pas mal de choses sur Vian, car entre notre pièce de théâtre, notre TPE et des recherches personnelles... nous pensions avoir une vision précise de sa vie et ses œuvres, mais lorsque nous sommes sorties de son appartement, nous visualisions alors l'immensité de son histoire. Des anecdotes et souvenirs ainsi que des moments importants de sa vie jusqu'ici nous étaient inconnus, une magnifique révélation pour trois jeunes lycéenne de 16 ans.

Dès l'entrée, il y a une plaque en l'honneur des deux illustres habitants de cet immeuble, Jacques Prévert et Boris Vian. Trois étages, deux portes vertes, des émotions intenses et une odeur particulière. Ils sont voisins de palier, ces deux hommes se sont côtoyés et appréciés pendant de nombreuses années.

A notre arrivée, Nicole Bertolt, nous accueille chaleureusement, nous sommes les '' trois petites bretonnes ''. Mais, elle nous annonce rapidement qu'il a des règles dans cet appartement et la première est qu'il faut toujours mettre à la porte les arrivants ! C'est à dire les faire entrer par la ''terrasse des trois Satrapes''.. Assez particulier certes, mais nous nous y attendions, connaissant un peu l'univers de Vian et ses coutumes. La terrasse est immense, elle surplombe le Moulin Rouge et fait plus de 400m² ! Elle était commune à Prévert et Vian. Quelques éléments incongrus ne sont pas sans nous rappeler le collège de Pataphysique, avec comme par exemple, une baignoire servant de pot de fleur, ayant appartenu à Jacques Prévert, des statues sans tête, une moto laissée à l'abandon, rouillée et usée.. elle semble sortir d'une autre époque.

 

Boris Vian, Jacques Prévert et Ergé, son chien, tous les trois membres du Corps des Satrapes – le plus célèbre et le plus fermé des Corps du Collège de Pataphysique – formèrent la «Terrasse des Trois Satrapes».

Nicole nous rejoint ensuite et commence à raconter son histoire, sa vie, partagée entre celle de Boris et d'Ursula Kubler, ainsi que les enfants Vian et Prévert. Dès le début, on est captivé par cette femme passionnante et passionnée ! L'on replonge, une soixantaine d'années plus tôt et imagine l'effervescence, l'ambiance brûlante et festive du Moulin Rouge, pendant sa grande époque d'après Guerre. Nous apprenons que Vian s'est installé ici en 1953, un an avant Prévert, et que Nicole y habite depuis les années 80.

Elle nous a accueillies chaleureusement, dans son univers rempli de fantaisie ''vianesque''. Nicole Bertolt n'a pas connu Boris Vian, mais elle a grandi et s'est construite avec lui, tout au long de sa vie. Elle est arrivée à Paris dans les années 80 et a été accueillie par Ursula Kubler, une jeune femme suisse, compagne de Boris et danseuse professionnelle ayant eu une carrière internationale.

D'heure en heure, nous avons redécouvert Vian sous un autre jour, dans son lieu de vie intime, son bureau, son atelier, son salon..

Des éléments du quotidien, bibelots, livres et vinyles sont toujours intacts, c'est émouvant et à la fois troublant. Rien n'a bougé depuis 1959, la décoration, les travaux et la structure de l'appartement sont authentiques. Et c'est grâce au travail, au dévouement et à la patience de Nicole Bertolt, qui aide à la conservation de son appartement et de sa mémoire. Nous voilà envoûtées par la magie des lieux.

Boris Vian souhaite rebondir grâce à la Cité Véron, avoir une nouvelle vie, un nouveau destin, plein de réussite et de reconnaissance. Nous apprenons qu'il était amère voire violent parfois.. car il ne réussissait pas dans la domaine littéraire, restait incompris.. ses livres ne se vendaient pas, ses pièces non plus, et les chansons encore moins... Or, c'était important pour lui, ce besoin de reconnaissance.

Elle décrit Boris Vian comme une éponge, il était bourré de talent et a appris à tout faire, aucun domaine ne lui paraissait vraiment inutile, sauf bien sur tout ce qui correspondait à l'armée, la religion et le travail aliénant.

Nicole insiste sur l'intelligence du cœur et de l'esprit de Boris.

Le Moulin Rouge, Pigalle.. quartier fourmillant et vivant, Ursula vivait dans une sorte d'auberge suisse, puis progressivement a migré vers l'appartement de Boris. Prévert aimait beaucoup ce quartier, il est arrivé un an après Vian.

Boris vivait dans la bulle de la maison familiale à Ville d'Avray, et celle-ci s'est ouverte au Moulin Rouge. Là, il s'est intéressé à la politique, l'Histoire, l'Art... toutes sortes de choses qu'il ne pouvait suivre avant, tant il était emprisonné dans le cocon familial.

Ninon, la sœur de Vian était très amie avec Nicole, elles ont écrit des livres ensemble, mais cette dernière s'est malheureusement éteinte il y a quelques années...

Toute la famille Vian est originale et délurée, il y a une liberté totale, par exemple ils pouvaient ne pas aller à l'école... ce n'était pas très grave puisqu'ils avaient tous dans la famille une culture et une intelligence très développée. Les parents laissaient donc faire. Les grandes règles de la famille étaient : l'indépendance, la liberté, la curiosité et le refus des généralités .

La vie d'Ursula a été très difficile après la mort de Boris. N'ayant jamais eu vraiment de succès de son vivant, Mai 68 l'a ressuscité. C'est devenu un vrai symbole, un exemple à suivre. Il était tellement en avance que ses revendications et idées précoces ont beaucoup parlé aux étudiants de Mai 68.

Ursula Kubler, suisse, protestante et ayant son caractère, a eu du mal avec tant de reconnaissance et de présence journalistique pour son défunt mari... elle n'avait plus d'identité, elle, la compagne de Boris Vian est devenue du jour au lendemain, Madame Vian, la femme de Boris Vian. Pour elle qui l'a soutenu, aimé et accompagné jusqu'à la mort, ce fut dur. C'est un succès qu'elle a eu du mal à gérer toute sa vie, elle s'est même exilée dans le sud vers les années 90, fuyant les journalistes et émissions de télévision. Nicole a les larmes aux yeux lorsqu'elle nous raconte cela..

D'ailleurs en parlant de Nicole, elle a 28 ans en 1980, seule et à priori sans famille, au bord d'une petite route des Pyrénées orientales avec son vélo, elle est prise en stop par Ursula Kubler. Alors veuve de Boris Vian depuis 1959, elle accueille Nicole dans l'appartement et elles vivent ensemble, un peu comme une relation mère-fille précise-t-elle.
Nicole continue son récit, elle aborde le lien entre Ursula et le collège de Pataphysique, une belle et intense relation. Particulièrement entre elle, Ionesco, Prévert et Queneau... Ensemble, ils ont mené des recherches approfondies sur Vian, qui ont servi à la publication de ses œuvres dans la Pléiade !

Elle décrit Vian comme un sémaphore, et nous révèle une anecdote très émouvante. Ursula, quelques temps après la mort de son mari, aimait s’asseoir à son bureau et observer ses objets et bibelots. Un jour, elle a découvert une enveloppe, dans un tiroir. Et à l'intérieur, se trouvaient les 23 poèmes originaux de ''Je voudrais pas crever'', les manuscrits que personne n'avait encore jamais lus et qui font partie des plus grands chefs d'œuvre de Vian !

Nicole nous fait part, les yeux brillants, de l'émotion d'Ursula à ce moment-là... Elle nous décrit le papier gondolé, les ratures, les larmes et l'évolution de l'écriture, qui au fil de la plume, souffre et se dégrade, elle devient illisible tant Boris Vian a souffert, il s'est fait mal en écrivant ces 23 poèmes, ses sentiments, ses peurs, ses craintes et ses espoirs sont inscrits dans ses manuscrits. La touche finale est la signature, illisible, sous les larmes salées...

Nicole Bertolt a monté le projet d'adaptation cinématographique avec Michel Gondry, elle a travaillé avec lui pendant 4 ans, beaucoup de difficultés et de travail... Selon elle, le cinéma est une machine compliquée voire inhumaine. Ce n'était pas du tout le film qu'elle s'était imaginée. Elle déplore n'avoir pas toujours été écoutée même parfois ignorée.

Même si l'adaptation l'a un peu déçue, Nicole n'y fait pas attention puisque au final, Vian en ressort encore plus fort ! Ceux qui ont vu le film peuvent ainsi avoir envie de lire le livre et même si certains, trop fidèles au livre ne veulent pas aller voir ce que donne l'adaptation, ce n'est pas grave puisque ces gens là garderont alors leur propre version du roman et cela continue de faire vivre Vian et ses œuvres.

Nicole est la gardienne du patrimoine mais aussi de la famille Vian, c'est pourquoi elle a soutenu Carole, la fille de Boris Vian, tout au long de sa maladie, elle était atteinte d'une sclérose en plaque. Nicole l'a vue s'éteindre, dans ses bras, alors que la jeune malade n'avait que 19 ans... La fille de Jacques Prévert est décédée à 39 ans, comme Vian, coïncidence ? Nous n'en sommes pas sûres..

Né en 1920 à Ville d’Avray, aux portes de la capitale, Boris Vian a vécu rive droite et festoyé rive gauche. En allant de lieux en lieux, à travers les rues de Paris et de Saint-Germain-des-Prés, il est devenu le symbole du bouillonnement et de l'effervescence qui agita Paris après la Libération. Boris Vian laisse derrière lui une œuvre éternelle.

La vie créative de Vian ne se résume pas, mais à travers mes notes, ressortent : romans, nouvelles, poésie, théâtre, opéra, cabaret, chanson, musique, direction artistique, articles de jazz, traductions, calembours, pataphysique...

Après la visite, lorsque l'on sort de cet endroit peu commun et rempli d'histoire, l'on se sent ailleurs, comme transposé dans une autre époque, un autre monde... Comme enfermé dans une bulle de souvenirs et d'émotions.. Sentiment assez étrange, ce qui donne encore plus de charme à cette visite, à ce retour dans le temps, direction les années 50 et la vie festive et musicale de Saint-Germain-des-Prés...

L’esprit de Vian n’a pas quitté la cité Véron. Il est bien vivant.

Cité Véron, dans l'univers de Boris Vian, par Anaïs

boris vian;cité Véron; théatre en résidence; Le samedi 30 novembre 2013, à 11h30 plus précisément, en compagnie de mes camarades de T.P.E, nous avons fait la connaissance de Nicole Bertolt, qui s'occupe aujourd'hui des dossiers et de l'appartement de Boris Vian et de sa femme Ursula Kübler. Elle nous a accueillies dans un univers « Vianesque » avec une touche de folie à chaque petit coin de pièce. Nicole Bertolt n'a pas connu Vian, mais c'est tout comme. Elle est arrivée à Paris dans les années 80 et a été accueillie par Ursula Kübler danseuse professionnelle du Moulin Rouge. Nicole s'est alors occupée de la maison, de Carole la fille de Boris Vian et Michelle Léglise, ainsi que de celle de Jacques Prévert, le voisin de palier. Elle a aussi pris l'habitude de gérer les rendez- vous divers. Actuellement elle vit dans l'appartement de Boris Vian cité Véron. Nous n'avons pas l'impression qu'elle est vraiment chez elle mais plutôt chez lui, et Ursula. Par exemple, le fils de Nicole Bertolt a pour chambre celle du fils de Boris Vian. Cette appropriation peut se comprendre parce qu'elle a directement habité dans cet univers et en est tombée amoureuse. Lors de cette visite on ressentait beaucoup d'émotions dans sa voix notamment quand elle prononçait le nom d'Ursula, qui a été pour elle d'une grande aide. Nicole nous a également affirmé que Vian n'étais pas fou mais juste conscient de la réalité et de la mort qui le narguait et que ce n'était pas lui qui avait choisi ou encore inventé cette folie, mais qu'il l'avait simplement en lui comme quelques membres de sa famille d'ailleurs. Nous savions déjà beaucoup de choses du célèbre Boris Vian en allant là-bas, mais nous l'avons encore un peu plus découvert avec des éléments de son quotidien. Ceux-ci sont restés intacts grâce au travail et au dévouement qu'apporte Nicole Bertolt à la conservation de son appartement et surtout de sa mémoire qu'elle veut entretenir le plus longtemps possible, avec l'aide de passionnés de Vian ou encore de sa famille.

Je remarque qu'après la visite, lorsque nous sortons de cet endroit peu commun et rempli d'histoire et que nous nous retrouvons dans le quartier animé du Moulin Rouge, on se sent ailleurs, comme enfermé dans une bulle de souvenirs et d'émotions. C'est un sentiment assez étrange, ce qui a donné encore plus de charme à ce retour en arrière et à cette visite très émouvante et enrichissante.

 

20/10/2013

Une rencontre touchante et marquante, par Agathe

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Vendredi 18 octobre, les classes de première L et de terminale L ont eu la chance de rencontrer, ou de revoir en ce qui concerne les terminales, le grand poète tunisien Moncef Ghachem.

Après avoir patienté quelques minutes, l'auteur se présente en compagnie de quelques élèves de terminale et de notre professeure de Français avec qui il a déjeuné. Immédiatement, on ressent un grand respect envers cet homme qui dégage une aura de bienfaisance, de tranquillité.

Nous prenons place dans la salle polyvalente, et notre proviseur adjoint prend le temps de remercier à nouveau le poète pour sa venue. Ce dernier confie qu'il garde un très bon souvenir de sa dernière rencontre avec les anciens premières L , qu'il qualifie maintenant d'amis, et que c'est avec bonheur qu'il se présente pour renouveler l'aventure.

La salle est plongée dans un silence respectueux, pendue aux lèvres de Moncef Ghachem qui se lance dans un discours qui va s'avérer à la fois touchant, drôle et instructif.

Certaines questions d'élèves se portent sur le poète, résistant et ami de Monsieur Ghacem : René Char. C'est avec admiration et un profond respect que Moncef Ghachem nous fait part de ses premières rencontres avec l'autre auteur : la première étant littéraire, sa première lecture d'un texte de René Char, et la seconde physique, quand il prit la décision de rencontrer en personne le résistant. Il nous confiera que René Char et ses écrits lui rappellent son ancien maître d'école, et que pour lui, lire René Char le renvoyait au jour de sa naissance.

Moncef Ghachem nous conte ensuite quelques histoires sur la vie, la famille de René Char.   

S'en suivent des anecdotes sur son pays d'enfance, sa scolarité particulière, sa mère, dont il parle toujours en disant "Maman" et pour laquelle on ressent son très fort attachement, sur certains auteurs, ou encore quelques réponses sur des faits d'actualité concernant la Tunisie.

A la demande d'une élève, le poète se lance dans la lecture d'un de ses plus célèbres poèmes : « J'écris ». C'est toujours dans ce silence que nous écoutons ses mots, ses phrases qui s'enchaînent, et c'est naturellement qu'à la fin de sa lecture, Monsieur Ghachem est remercié par une salve d'applaudissements.

Après quelques dernières questions et un poème arabe, c'est déjà l'heure de se quitter. C'est sans doute parler au nom de tous les élèves de vous dire que cette rencontre aura touché bon nombre d'entre nous et qu'elle aura laissé un souvenir gravé dans nos mémoires pour longtemps.

Un grand merci à Monsieur Le Flohic et à Madame Guilloteau pour avoir permis cette rencontre possible avec ce grand Monsieur.

Cette rencontre se résume à elle toute seule par la réponse de Moncef Ghachem à la question : Avez-vous déjà pensé vivre sans la poésie ?

"Pourriez-vous vivre sans la poésie, c'est comme si vous me demandiez pourriez-vous vivre sans amour ?"

Le poète Moncef Ghachem au lycée, par Amandine

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Vendredi 18 Octobre, nous élèves de Première et Terminale L avons eu la chance de pouvoir accueillir le poète tunisien Moncef Ghachem. Cette rencontre fut vraiment exceptionnelle, et très émouvante. Lors de cette visite, Moncef Ghachem nous a fait part de sa passion pour René Char ( poète qui le ramène au jour de sa naissance et lui fait même penser à son maître d'école), tout en nous parlant de son enfance, de son parcours. L’entretien a été ponctué par la lecture de certains de ses poèmes en français ou en arabe, des moments qui nous ont beaucoup émus et donné des frissons. 

C'était donc une belle expérience qui, on l’espère, pourra se renouveler l'an prochain.

Amandine

07/02/2013

Visite de l'exposition Avignon

En juillet dernier, quatorze élèves de première L ont eu la chance de passer quelques jours au festival d'Avignon, accompagnés de leur professeur de français, Monsieur Pelletier. Suite à cette expérience inoubliable, professeur et élèves ont eu l'idée d'une exposition retraçant leur séjour, leurs rencontres, leurs découvertes.

Mardi 28 janvier, la classe de première L a pu découvrir cette exposition dans le hall du lycée, et poser des questions à quelques uns des participants. Merci aux terminales L pour cette visite guidée.

 

 

 

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