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25/09/2018

Rencontre avec Alain Emery, autour de la vie et de l’œuvre de Blaise Cendrars, par Albane

"Je ne trempe pas ma plume dans un encrier, mais dans ma vie." (Blaise Cendrars)

Ce mardi 25 septembre, Monsieur Alain Emery, écrivain passionné par Blaise Cendrars, nous a fait l'honneur de venir nous parler de l’auteur de La Prose du Transsibérien, que nous allons étudier prochainement. Ayant l'habitude de faire des conférences sur des auteurs qu'il apprécie et qui le passionnent, Alain Emery nous a conté la vie de Cendrars avec précision et passion. Il nous a donné envie de nous intéresser à ce personnage rocambolesque. D’emblée, il nous a précisé aussi que parler de la vie de Cendrars était compliqué, car cet écrivain a souvent travesti la réalité et s’est en quelque sorte inventé une existence. On peut retenir à ce sujet une anecdote qui résume bien l’homme et ce que représente le travail de l’écrivain : A Pierre Lazareff qui lui demandait s’il avait réellement pris le Transsibérien, Cendrars répondit : « Qu’est-ce que ça peut te faire puisque je vous l’ai fait prendre à tous ? ». Néanmoins, sa vie a été très riche et mouvementée, à l’image d’un personnage de roman. Voilà quelques moments clés de la biographie de Blaise Cendrars.

Frédéric Louis Sauser, dit Blaise Cendrars, est né le 1 septembre 1887 à La Chaux-de-Fonds. Freddy, comme le surnommaient beaucoup de gens à l'époque, était un enfant turbulent et insolent à l'école, le système scolaire n'étant sûrement pas adapté à son génie. Dès ses 7 ans, il connut l'expérience de la mort avec une petite fille fut tuée devant ses yeux, dans un parc. Il vécut ensuite une jeunesse d'aventurier et de bourlingueur. Son père, avec qui il n'entretenait pas de bonnes relations, l'envoya en Russie, chez un joaillier où il rencontra son premier amour, Hélène, qui se suicida lorsqu’il rentra en Suisse. En 1911, il a donc 24 ans, il s'embarque pour New York pour rejoindre Fela Poznańska, une étudiante juive polonaise rencontrée à Berne. Il l'épousera par la suite et ils auront trois enfants. Alain Emery 1.jpegLors de ce séjour aux États-Unis, il écrit son premier long poème: Les Pâques à New York que Guillaume Apollinaire ne voudra pas publier sentant que Cendrars pouvait le remplacer et devenir bien meilleur que lui (compétition qui durera jusqu'à la mort d’Apollinaire!). Freddy le publie quand même par ses propres moyens. Pour le signer, il s’invente un nom d’écrivain : Blaise Cendrars : Blaise pour la braise; Cendrars pour cendre + art, référence au phénix qui renaît de ses cendres, "car écrire c'est brûler vif, mais c'est aussi renaître de ses cendres".

 C'est également à ce moment que nait l'histoire du Transsibérien et son poème le plus célèbre: La Prose du Transsibérien. C’est à cette même période d’avant-guerre qu’il se lie avec les artistes, notamment peintres, de l’époque : Chagall, Léger, Picasso, Modigliani, Braque (qui lui peindra une voiture !) Delaunay… C’est d’ailleurs avec Sonia Delaunay qu’il va travailler pour composer ce premier livre d’artiste qu’est la Prose du Transsibérien, où textes et images sont étroitement imbriqués. Dès le début de la guerre de 14-18, il s'engage comme volontaire étranger pour l'armée française, dans la légion étrangère, encourageant ses amis artistes à en faire de même. Gravement blessé en 1915, il est amputé du bras droit. Il écrira son premier écrit en prose, de la main gauche, sur cette expérience douloureuse: La main coupée. En 1916, il est naturalisé français. Le traumatisme de la main perdue qu’il continue de ressentir le rend dépressif et il boit beaucoup. Il quitte sa femme mais celle-ci, comprenant que le génie de son mari a besoin de s’exprimer, le laisse partir et va élever leurs trois enfants dans le culte de ce père qui pourtant les délaisse. En manque de voyage et de folies, il part alors au Brésil où il vit de nombreuses aventures et travaille dans des domaines divers. Parmi les multiples métiers qu’il a exercés tout au long de sa vie, on peut citer : tailleur, boucher, joailler, mais aussi journaliste, scénariste, assistant du réalisateur Abel Gance…

Cendrars, compagnon des avant-gardes littéraires et artistiques de son temps, ne s’est jamais laissé enfermer dans une école ou un mouvement littéraire. Il laisse une œuvre riche, marquée par l’effervescence de son imaginaire et la diversité des expériences vécues. On peut citer son texte le plus connu, L’or, mais aussi, Bourlinguer, Vol à voile, La main coupée, Moravagine, J’ai tué, L’Homme foudroyé.

En 1956, victime d’une attaque cérébrale qui lui paralyse la main gauche, Cendrars écrit néanmoins une dernière œuvre : Emmène-moi au bout du monde ! Récompensé pour la première fois de sa carrière par André Malraux qui lui remet le prix de la ville de Paris, Cendrars meurt le 21 janvier 1961, auprès de Raymone, qu’il a épousée en 1959. Cendrars qui ne s’est jamais préoccupé de sa carrière ni de sa postérité, va tomber dans l’oubli après sa mort. Mais grâce au travail de sa fille Miriam, il va être redécouvert. Ses œuvres complètes ont été publiées dans la Pléiade en 2013.

Pour finir, nous remercions Monsieur Emery, passionné et passionnant, qui a partagé avec nous sa connaissance sur ce brillant auteur.

27/03/2016

#JAHM, par Faustine

JAHM_Theatre_du_Rivage_1.jpg

Ce Mardi 22 mars, nous avons assisté au quai des rêves à une adaptation moderne des "Jeux de l'amour et du hasard" de Marivaux par le Théâtre du Rivage. La modernité ne se trouvait pas au niveau des dialogues, qui n'ont pas été modifiés par rapport à l'oeuvre originale, mais par rapport aux costumes, au décor, à la mise en scène. Dès notre installation dans la salle, nous avons pu admirer un décor magnifique et imposant! Il leur a d'ailleurs fallu utiliser l'espace des coulisses. Le décor représentait un espace cuisine/buanderie, pour mettre en avant le lieu de vie des domestiques de la pièce, comme nous l'a expliqué Pascale, la metteur en scène. On y retrouvait d'ailleurs des machines à laver, qui ancraient l’histoire dans notre époque. Nous avons tous adoré la représentation, et ce grâce à l'excellent jeu des acteurs, notamment  Lisette et son rire contagieux, ou encore Mario et son humour. Une des domestiques de la pièce a attiré l'attention du public ; elle parlait très peu, mais était constamment présente. Nous avons appris plus tard qu'elle symbolisait ces personnages si souvent oubliés, et qui eux aussi, avaient le droit à leur moment de gloire. L'actrice a donc dansé et fait des acrobaties avec une aisance folle, en nous emportant dans son monde et en utilisant tout l'espace à sa portée. L'histoire d'amour entre Sylvia et Dorante était très touchante, d'ailleurs, les comédiens donnaient l’illusion parfaite de l’amour. Toute la salle a beaucoup ri et un grand nombre de personne est resté à la fin de la représentation pour discuter avec la troupe. Etant donné que nous ne connaissions pas la pièce, nous avons été surpris d'apprendre que les deux domestiques n'étaient pas dans la pièce initiale. Mais leur présence, loin d’être superflue, ajoutait encore de l’humour à la pièce. C'était un très bel après-midi et nous remercions le théâtre du Rivage pour nous avoir offert ce beau moment. Espérons que nous aurons l'occasion de revoir l'un de leurs spectacles!                                                                                                                                                                  

17/03/2016

Hommes de boue, spectacle du Théâtre du Totem, par Maria

homme de boue; théâtre du totem; lycée henri avril; LamballeCe lundi 14 mars nous avons eu la chance d’assister à la représentation d’ "Hommes de boue", un spectacle écrit par Zouliha Magri et joué par Christophe Duffay, nos metteurs en scène de la compagnie du Théâtre du Totem.

La représentation s'est déroulée en salle Méheut, au lycée où la compagnie avait installé son décor et sa régie. Le décor était très simple, un grand tableau blanc sur lequel le personnage accrochait des documents (unes de journaux d’époque, photos),  où il écrivait dates et chiffres, un bureau, un ordinateur et un écran qui diffusait des photos, des cartes postales anciennes. Un dictaphone aussi, qui nous faisait entendre la voix d’un vieil homme, qu’on a tous pris pour un poilu, mais qui n’était autre que Christophe, avec une voix « trafiquée ». Nous avons aussi été sensibles aux effets de lumière qui  venaient renforcer l’illusion et nous donner l’impression d’être dans les tranchées.

Seul en scène, à notre hauteur et tout près de nous, Christophe nous a donc conté pendant une heure la première guerre mondiale en faisant revivre Monsieur Suteau, l'arrière grand-père de Zouliha, qui a été « poilu ». C'est son arrière-petit-fils (interprété par Christophe donc) qui nous raconte les événements se rapportant à cette guerre, de façon chronologique. Pendant la représentation, il montre des documents officiels de l'armée, des photos,  des objets qui ont réellement appartenu à l'arrière grand-père de Zouliha, comme par exemple des obus sculptés !

C'était un spectacle émouvant et très intéressant à plus d’un titre car nous avons pu voir comment travaillaient nos metteurs en scène, de la création à l’interprétation. A la fin de la représentation, nous avons pu poser des questions et Christophe a retracé la genèse de la pièce, du travail de collectage de Zouliha jusqu’à la première représentation, en passant par l’écriture, les choix de mise en scène et la mémorisation d’un texte copieux.

Merci au théâtre du Totem pour ce très beau spectacle !

09/03/2016

Le Tour Complet du Cœur de Gilles Cailleau, par Liza

le tour complet du coeur; Gilles Cailleau; Quai des rêves; Lamballe; Lycée Henri Avril

Au premier abord, quand nous sommes arrivés, élèves de la classe de première L, nous étions très curieux et, il faut le dire, un petit peu surpris. A côté du plan d'eau de Lamballe, Gilles Cailleau a installé sa caravane, dans laquelle il vit, sa roulotte et son chapiteau. Nous sommes entrés dans ce dernier où il régnait une chaleur rassurante. Gilles a une présence incroyable et nous a fait rire dès les premières minutes du spectacle. Inventant l'histoire d'une famille (qui ressemble presque à toutes les familles, nous pouvions donc nous y retrouver) qui joue elle-même ce spectacle sous un chapiteau, il nous a plongés dans les multiples pièces de Shakespeare. D'un bout à l'autre, la quarantaine de personnes assises sur les bancs de bois a ressenti une grande palette d'émotions. Gilles Cailleau a réussi à nous faire connaître les pièces de théâtre les plus méconnues de William Shakespeare tout en nous apportant de la bonne humeur grâce à une diversité d'actions presque magiques. Le public a beaucoup participé puisque certaines personnes, élèves ou professeurs, ont incarné des personnages. Nous retiendrons particulièrement le rôle de Roméo joué naturellement par Mathis, qui, malgré le scénario  tragique de Roméo et Juliette, a fait couler des larmes d'hilarité sur nos joues. Le comédien a su rebondir sur nos réactions et improviser par rapport aux réponses que nous apportions à ses questions insolites. Mais pour qu'on vous les pose, il vous faudra faire un petit tour complet du coeur.

 Grâce à son interactivité avec le public, son grand talent de comédien et son humour sans égal, il nous a régalés pendant plus de trois heures de voyage dans l’univers de Shakespeare ! Un énorme merci à lui.

Conférence de Gilles Cailleau sur la Commedia dell'arte, par Léna

commedia dell arte; gilles cailleau; quai des rêves; lycée henri
« Commedia dell’arte ». Ce nom peut vous être familier, légèrement connu, voire inconnu. Un nom que l’on entend pendant des cours de français, ou parfois dans des conversations, qu’on lit dans des livres, lorsqu’il s’agit d’un certain sujet : le théâtre. Mais que traduit cette appellation ?

Pour en savoir plus, nous avons assisté à une conférence de Gilles Cailleau ce mercredi 9 mars, au quai des rêves. Durant deux heures, il nous a expliqué ce qu’était la commedia dell’arte et ce que représentait le théâtre de masques pour lui. Ce fut un moment agréable, très intéressant et enrichissant. Cet acteur, que nous avons eu la chance de voir en représentation la semaine dernière, pour son spectacle « Le Tour complet du cœur », c’est-à-dire tout Shakespeare en trois heures » a su avec de l’humour et de la gestuelle, nous mettre dans le contexte de cette galerie de personnages en nous expliquant ses caractéristiques et son histoire.

Après une trêve de plusieurs siècles, le théâtre reprend vie avec la commedia dell’arte, qui naît  en Italie à la fin du moyen âge et au début de la renaissance. Une époque, où, dans ce pays, les 95% de la population était pauvre. Les gens gagnaient leur vie comme ils le pouvaient. Des artistes, comme des acrobates, cracheurs de feu, jongleurs, participaient aux carnavals et fonctionnaient sous la direction de marchands pour aider à vendre des produits. Certains de ces artistes se sont rencontrés, et ont décidé de former une troupe indépendante. Voilà comment ces compagnies de la commedia dell’arte se sont créées. Au lieu de faire des numéros de jonglages ou autres, elles ont décidé tout d’abord de jouer des histoires, afin de créer chez le spectateur un désir de savoir la suite, ce qui les obligeait à rester regarder et parfois leur donner de l’argent.

Dans la commedia dell’arte, le jeu du corps prime sur le reste ; le corps doit être dans l’alignement du masque, qui définit le personnage. Les acteurs s’exprimaient souvent en gromelot, une suite d’onomatopées qui permettait de néanmoins donner du sens, afin de rendre le spectacle accessible à plus de personnes, car il y avait à cette époque, beaucoup de langues en Italie. Et surtout, ces troupes utilisaient des masques. Chaque acteur adoptait un personnage en lui attribuant des caractères en fonction de son rôle dans la société. Les personnages joués se divisaient en deux groupes : les riches et les pauvres. Ceux qui ont le pouvoir et les opprimés. Pour nous faire comprendre ce qui caractérise ces types, Gilles s’est muni de masques et nous a mimé certains de ces personnages. Si l’on retrouve les mêmes noms qui correspondent à des types, on observe toutefois des variantes, des nuances dans leur caractère. Il nous a ainsi présenté plusieurs de ces types, avec leurs variantes, en improvisant à chaque fois une situation. Les « zannis » comme Arlequin ou Pagliaccio, les vieillards comme Pantalone ou el docttore, les soldats, comme Matamore, ils ont tous défilé sous nos yeux pour notre plus grand plaisir !

Per concludere, una presentazione molto efficiente e arrichente.