12/02/2014
Le joueur de Goldoni par le théâtre du Totem, compte-rendu de Manon
C'est le 6 Février en cette journée de pluie torrentielle, que notre classe s'est rendue au Quai des Rêves pour assister à la représentation théâtrale du « Joueur », cette fameuse pièce de Goldoni, écrite au XVIII ème siècle, et reprise par le théâtre du Totem. Elle met en scène six personnages dans les années soixante (Florindo, Rose, Béatrice, Gandolfa, Fernando et le père de Rose), et l'action se déroule sur 24 heures. Nous avons suivi le personnage principal, Florindo tout au long de sa descente aux enfers. Au cours de cette histoire nous découvrons l'addiction d'un homme pour le poker qui va petit à petit, le conduire à sa ruine. Nous remarquons également que cet homme est un coureur qui a promis à deux femmes, Rose et Béatrice,de les épouser. Malheureusement pour lui, le père de Rose le découvre, en plus de son addiction, et interdit donc à sa fille d'épouser Florindo. Béatrice qui est présente au moment de leur discussion, décide de se venger d'avoir été trompée et veut ruiner Florindo en le faisant jouer. Bien évidemment plus il perd, plus il veut se refaire et au final il n'a plus rien. Il va donc voir la tante de Rose, Gandolfa, âgée de 73 ans, qui est légèrement sous son charme et il lui demande de l'argent pour pouvoir se refaire, elle le lui donne. Il repart donc pour jouer mais perd à nouveau, cette fois ci pour se refaire il va dire à Rose, qui lui rend visite, que son père a annoncé le mariage pour la semaine d'après et que comme cadeau de noce il veut lui offrir un collier. Il prétexte vouloir comparer celui qu'elle porte à celui qu'il à soi disant commandé pour le lui emprunter et part le jouer.. et le perdre ! Béatrice déguisée en joueuse pour que Florindo ne la reconnaisse pas, le gagne et croise le père de Rose. Tout de suite, celui-ci reconnaît le collier de sa fille et veut le récupérer. Béatrice le lui restitue, mais elle veut récupérer son argent et va menacer Florindo de le tuer s'il ne le lui rend pas. Plus tard on le retrouve la chemise déchirée et essoufflé, il croise la route de Fernando et sa bien aimée, Gandolfa. Elle lui propose de l'épouser, en échange de quoi elle lui donnera de l'argent. Florindo hésite mais acculé, il finit par accepter. Seulement Rose arrive et essaye de dissuader sa tante en lui expliquant que Florindo restera addict au jeu ; mais Gandolfa ne change pas d'avis. Finalement, c'est Florindo qui lui fera entendre raison, lui-même ayant renoncé à ce mariage d'intérêt. Gandolfa va donc retourner vers Fernando, son vieux prétendant. Quant à Florindo, bien qu'il soit ruiné et qu'il ait trahi la confiance de Rose et de son père, il va avoir une seconde chance : le père de Rose lui donne un an pour se racheter
et sortir de son addiction. Florindo accepte et promet d'y arriver. La pièce se termine sur l'image de Florindo qui trouve un jeton de poker dans sa poche. Alors, rompra-t-il sa promesse ou arrivera -t-il à s'en sortir ? Au spectateur de le deviner...
Tous les décors de cette pièce tournaient autour d'une table, de quelques petits sièges et de panneaux modulables. Une scénographie très astucieuse qui permettait de changer rapidement de lieu et d'ambiance. Les acteurs étaient pétillants et dynamiques et ils nous ont transmis leur envie de jouer, de faire du théâtre. Les chansons des années soixante rythmaient le spectacle et l'univers de la commedia dell' arte était présent grâce aux pantomimes. Cette pièce a ensoleillé notre journée de lycéens avec la folie des personnages, et surtout celle de Gandolfa !
19:15 Publié dans Sorties et rencontres | Tags : le joueur; goldoni; théâtre du totem; quai des rêves; lamballe | Lien permanent | Commentaires (1)
09/02/2014
Le joueur, d’après Goldoni, par le théâtre du totem, compte-rendu d'Emmanuelle
Ce jeudi 6 février 2014 nous avons eu le plaisir d’assister à la représentation d’une pièce de théâtre jouée par d’excellents acteurs dont Christophe et Zouliha avec qui nous allons travailler pour la mise en scène de notre spectacle. Nous avions eu la chance de les voir lors d’une répétition en décembre dernier, alors qu’ils étaient en résidence au quai des rêves. Il s’agit donc d’une adaptation du Joueur de Goldoni, pièce écrite en 1751. Un important travail de réécriture et de création a été fait pendant presque deux ans. La pièce a été modernisée (les décors et les costumes évoquent l’Italie des années soixante) et le nombre de personnages a été réduit car la troupe ne compte que cinq acteurs. Quatre d’entre eux ont dû jouer plusieurs rôles, très différents, et donc faire donc un travail de mémorisation colossal, non seulement du texte, mais aussi des chansons auxquelles s’ajoutent des passages de pantomime, chers aux deux metteurs en scène, qui ont été influencés dans leur parcours par la Commedia dell’arte.
La pièce raconte l’histoire d’un joueur invétéré de poker, qui est amoureux, mais dont l’addiction pour le jeu va ruiner la vie sociale, affective.. Il devra alors faire son choix entre l’amour ou les jeux. Il va bien sûr rencontrer beaucoup d’obstacles (une maitresse, la grand-tante), et l’histoire, malgré la tragédie du personnage, est mêlée de rires et de surprises. Les personnages sont très surprenants et très attachants ; c’est une belle histoire et surtout une belle leçon de vie car c’est tout aussi une façon de prévenir l’addiction. Nous avons eu la chance d’avoir la réaction de Zouliha après sa représentation, qui nous a expliqué, entre autres, les difficultés de la scène dont le « fameux trac » qui ne quitte aucun acteur même après des années de pratiques, et pour ce spectacle-là, la difficulté du changement de costumes qui doit se faire très vite puisque les comédiens jouent plusieurs personnages, très différents. Au final, un très beau travail auquel nous avons pris part.
19:09 Publié dans Sorties et rencontres | Tags : le joueur, théâtre du totem, goldoni, quai des rêves, lamballe | Lien permanent | Commentaires (0)
16/01/2014
Entrons dans l'univers d'un artiste, par Enora
Le samedi trente novembre, mes compatriotes Bretonnes et moi sommes allées à Paris visiter l'appartement, le repaire que dis-je, la tanière d'un artiste polyvalent et renommé...Boris Vian ! Cet écrivain, parolier, poète, chanteur, critique et musicien de Jazz, a marqué le XX ème siècle par sa fantaisie.
La veille du départ j'étais surexcitée. J'avais invité un ami d'enfance de mon père à venir visiter l'appartement avec nous. Etant féru de littérature, celui-ci avait accepté, très heureux. La nuit avait été assez courte...Nous nous étions donné rendez-vous à six-heures devant la gare de Lamballe. Tous réunis, nous partions impatients vers la capitale. Paris reste aujourd'hui encore, le symbole d'une certaine forme d'eldorado, de tremplin artistique pour de jeunes adolescentes comme nous qui nous intéressons aux spectacles, à la littérature, et à l'art. L'ami de mon père y ayant habité quand il était jeune, connaissait donc bien Paris et pouvait ainsi nous guider. Après deux-heures de train, nous sommes arrivées Gare Montparnasse à neuf- heures. Notre rendez-vous était à onze-heure et demi, cité Véron devant l'appartement de Boris Vian. Nous sommes donc partis à pieds, prêts à découvrir la ville. L'appartement se situe derrière le Moulin Rouge. A onze heures, nous étions arrivés, après avoir fait deux fois le tour du quartier, nous nous sommes décidés à attendre l'heure devant l'appartement de Vian. Ainsi nous avons patienté trente minutes dans le froid. Nous échangions nos émotions, nos attentes, et nos appréhensions...Devant l'immeuble où habitait Vian une plaque venait d'être accrochée. Elle nous indiquait que lui et Prévert avaient vécu ici. Nous avons attendu notre troisième coéquipière, puis nous sommes entrés. Vian habitait au troisième étage. En montant les escaliers, je me demandais comment avec une maladie cardiaque et après une soirée au Tabou, il arrivait à rentrer chez lui en un morceau. Arrivés devant son appartement, on a pu admirer sa porte, d'un vert bouteille frappant et habillée d'une plaque sur laquelle était inscrit « Ingénieur et Écrivain ». Au dessus, une citation avait été affichée. J'ai eu le grand honneur de sonner à la porte, comme si j'entrais chez une vieille connaissance... Aussitôt, une femme souriante nous ouvrit. Nous venions de faire la rencontre de Nicole Bertolt. Cette femme était la secrétaire de Ursula Kübler, la deuxième femme de Boris Vian. Elle nous invita à découvrir le toit de l'immeuble qui était un lieu de détente et de création pour les deux écrivains. Des arbustes plantés dans des baignoires, des armures dans des jardinières ornaient cette terrasse. Les deux artistes avaient dessiné des hommes en train de lire sur le toit de l'immeuble. Je ne vous mentirais pas, si je vous disais que je n'en attendais pas moins d'un artiste comme Boris Vian. Ensuite Nicole nous a rejoints, elle nous a expliqué qu'elle était arrivée après la mort de Boris. C'est pourquoi elle ne l'avait pas connu. Cependant, elle vivait dans son univers. Ainsi, c'était comme si elle le connaissait déjà. Elle nous a raconté le contexte dans lequel Boris était devenu locataire et sa situation. Puis, le moment tant attendu arriva. Nous entrions dans l'appartement de :.. Boris Vian. Tout d'abord, nous avons visité son bureau, bureau qu'il a construit lui même ainsi que la chaise qui l'accompagne. Des étagères remplies de livres et de trente-trois tours recouvraient les murs de l'appartement. Après avoir exploré la cuisine de Boris et l'ancienne chambre de son fils, Nicole Bertolt nous a gentiment proposés de nous asseoir autour d'elle pour nous conter son histoire et celle de ceux qui en ont fait partie..Ainsi, elle nous a raconté que c'est en parcourant à vélo le Périgord qu'elle a rencontré pour la première fois Ursula Kubler. Ursula s'était arrêtée en voiture, en lui proposant de la prendre en stop, Nicole avait refusé sans savoir que quelques années plus tard leurs destins allaient se lier.. En effet, un jour Nicole alla sonner à la porte d'Ursula. Elle n'avait pas de logis et peu d'argent. Sans lui poser une seule question, Ursula l'invita à entrer, ce qu'elle fit, pour finalement ne plus jamais partir. Nicole s'est occupée de classer, ranger, organiser tout ce que Boris Vian avait écrit.. Elle se chargeait aussi des enfants d'Ursula et de Boris, ainsi que ceux de la famille Prévert, qui habitait juste en face. Nous avons échangé pendant presque deux heures, et pourtant le temps est passé très vite ! Nicole parlait avec tellement d'émotions que chaque mot était chargé de sentiments sincères. Cette femme nous a fait vivre un moment incroyable ! Pour ma part, je ne sais pas si sortir de mon petit coin de campagne et monter à la ville est la cause de cette impression, mais...Ce moment de partage, de générosité et de confiance, dans le cadre intimiste de l'appartement d'un artiste, m'a fait un bien fou. L'instant d'après, nous avons descendu les escaliers, fermé la porte de l'immeuble et nous nous sommes retrouvés dans le bruit et l'agitation de la ville. Quel contraste avec ce que nous venions de vivre !
Enfin, pour cette escapade dans la vie d'un artiste, je dis un grand merci à cette bouffée d’oxygène qu'a été cette matinée en votre compagnie. Nicole Bertolt je vous remercie.
22:54 Publié dans Sorties et rencontres | Tags : boris vian;cité véron; théatre en résidence; | Lien permanent | Commentaires (0)
02/01/2014
Un premier training avec Zouliha, par Kévin
Ce mardi 10 Décembre, Christophe et Zouliha sont venus nous voir pour la seconde fois. La dernière fois, ils étaient venus pour nous rencontrer et prendre quelques renseignements. Mais aujourd’hui, c’est une toute autre affaire, c’est notre première séance de théâtre à proprement parler ! Cette première étape vers la pièce qui sera présentée le 4 Avril au quai des rêves s’est déroulée en trois temps de 13h30 à 17h00. En effet, pour commencer, nous nous asseyons en cercle pour discuter. Christophe et Zouliha nous donnent la trame de la pièce que je ne divulguerai pas sur le blog car c’est classé secret défense et cela doit rester une surprise !!! Nous constatons qu’ils comptent sur nous pour dévoiler nos dons de chanteurs et musiciens après avoir entendu la longue liste des chansons à interpréter! Pour le second temps de l’après-midi, nous nous séparons en deux groupes que madame Guilloteau nous avait donnés la veille. Ainsi, nous entrons dans le vif du sujet en commençant par quelques exercices de scène. En effet, le premier nécessite une extrême concentration, un investissement de chaque partie de notre corps, un sens du rythme et un bon équilibre pour procéder au contrôle de la respiration. Cela se poursuit par un exercice de projection de la voix, qui se déroule de la manière suivante : nous devons dans un premier temps aller vers le centre du cercle et faire une brève présentation de nous-même en disant notre prénom, une chose que nous aimons et une chose que nous détestons. Par la suite, nous devons aller chercher un camarade et le présenter à l’assemblée et tant pis si la mémoire fait défaut, il faut inventer quelque chose pour répondre à l’exercice ! L’exercice suivant nous demande un sens du rythme car il s’agit de chanter son prénom sur la pulsation de Zouliha ! Et là encore, notre mémoire est sollicitée car il nous faut rechanter les prénoms du groupe de la même manière ! Maintenant, vient le tour de la concentration, de la retraite intérieure, de l’harmonie de groupe et du déplacement. Ainsi, nous devons nous mettre par deux et toucher tour à tour un membre du corps de notre partenaire. Après trois changements successifs, nous conservons finalement notre coéquipier et un exercice de confiance en l’autre se met en place car un des deux doit guider le binôme à travers la salle en prenant bien garde de ne pas percuter un autre couple ! Après ce « rapprochement géographique » comme dirait notre professeur de physique chimie, nous revenons à un exercice tout autre, plus récréatif tout en restant instructif. Zouliha bat la mesure et nous marchons sur sa pulsation. A l’annonce de « pierre » « statue » ou « (je ne me rappelle plus le troisième mot… complétez s’il vous plaît) » nous nous roulons en boule, faisons la statue de pierre plus ou moins rigolote ou le mouvement qui consiste à secouer vous le bas des reins, comme dans la célèbre danse des canards ! Suite à ce jeu de rythme, une petite pause nous est accordée pour enchaîner avec un troisième temps en classe entière. Là, il est question du titre de la pièce qui après plusieurs contestations et un vote démocratique est enfin choisi. Notre pièce s’intitule donc : Du Vian dans les tympans ! Nous choisissons Léna et Havena pour la confection de l’affiche et nous finissons notre réunion par un semblant de début de chorale. Bien entendu, les titres sont tous de Boris Vian et des heures de travail vocal nous attendent. Ainsi, cet après-midi s’achève en chanson et nous disons au revoir à nos deux metteurs en scène ! La prochaine fois, les textes seront distribués et la pièce pourra commencer à être travaillée !!
16:25 Publié dans Le projet | Tags : théâtre en résidence; répétition; vian; lycée henri avril; théât | Lien permanent | Commentaires (0)
Une première approche du jeu théâtral avec Christophe, par Lisa
C'est mardi 10 décembre 2013 que nous retrouvons avec impatience Christophe et Zouliha pour les premiers entraînements. Dans un premier temps en classe entière pour une présentation générale de la trame du spectacle et des thèmes retenus, nous nous divisons très rapidement en deux groupes. La moitié de la classe est restée avec Zouliha tandis que l'autre est allée avec Christophe, ce qui fut mon cas. Nous avons démarré la séance en nous présentant à tour de rôle et en annonçant ce que nous aimions et détestions le plus, histoire de se connaître davantage mais de manière assez comique et décalée : "Bonjour, je m'appelle Lisa. J'aime beaucoup parler anglais mais s’il y a une chose dont j'ai horreur c'est bien les araignées!". Par la suite, nous avons tenté de nous contenir et de parvenir à ne pas rigoler nerveusement en choisissant de présenter de la même manière une personne de la classe. Inutile de préciser que ce fut assez difficile pour certain(e)s sans citer de noms! Nous enchaînons avec des exercices de concentration sur la parole de chacun puis de haussement de voix, exercice que tout le monde réussit haut la main, même pour les personnes habituellement plus timides et réservées qui nous ont tous bluffés. Lors de la pause, nous nous précipitons pour mettre en commun nos "aventures" avec l'autre groupe.
Plus tard, nous nous retrouvons en classe entière pour décider du titre du spectacle, de l’affiche et commencer à préparer les textes de groupes. C’est ainsi que nous chantons pour la première fois ensemble quelques chansons de Boris Vian ("Du vent dans nos crânes" et "On n'est pas là pour se faire engueuler") et faisons un entraînement de lecture chorale de l’avant propos de L’Ecume des jours :
Dans la vie, l’essentiel est de porter sur tout des jugements a priori. Il apparaît en effet que les masses ont tort, et les individus toujours raison. Il faut se garder d’en déduire des règles de conduite: elles ne doivent pas avoir besoin d’être formulées pour qu’n le suive. Il y a seulement deux choses: c’est l’amour, de toutes les façons, avec des jolies filles, et la musique de La nouvelle New Orléans ou de Duke Ellington. Le reste devrait disparaître, car le reste est laid, et les quelques pages de démonstration qui suivent tient toute leur force du fait que l’histoire est entièrement vraie, puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité, en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion. On le voit, c’est un procédé avouable, s’il en fut.
Nous ressortons de cet après-midi soudés et déjà impatients d'être à la prochaine séance. Merci à Christophe et Zouliha qui nous ont en si peu de temps permis de prendre un minimum confiance en nous et en nos camarades.
16:23 Publié dans Le projet | Tags : théâtre en résidence; répétition; vian; lycée henri avril; théât | Lien permanent | Commentaires (0)