09/03/2016
Le Tour Complet du Cœur de Gilles Cailleau, par Liza
Au premier abord, quand nous sommes arrivés, élèves de la classe de première L, nous étions très curieux et, il faut le dire, un petit peu surpris. A côté du plan d'eau de Lamballe, Gilles Cailleau a installé sa caravane, dans laquelle il vit, sa roulotte et son chapiteau. Nous sommes entrés dans ce dernier où il régnait une chaleur rassurante. Gilles a une présence incroyable et nous a fait rire dès les premières minutes du spectacle. Inventant l'histoire d'une famille (qui ressemble presque à toutes les familles, nous pouvions donc nous y retrouver) qui joue elle-même ce spectacle sous un chapiteau, il nous a plongés dans les multiples pièces de Shakespeare. D'un bout à l'autre, la quarantaine de personnes assises sur les bancs de bois a ressenti une grande palette d'émotions. Gilles Cailleau a réussi à nous faire connaître les pièces de théâtre les plus méconnues de William Shakespeare tout en nous apportant de la bonne humeur grâce à une diversité d'actions presque magiques. Le public a beaucoup participé puisque certaines personnes, élèves ou professeurs, ont incarné des personnages. Nous retiendrons particulièrement le rôle de Roméo joué naturellement par Mathis, qui, malgré le scénario tragique de Roméo et Juliette, a fait couler des larmes d'hilarité sur nos joues. Le comédien a su rebondir sur nos réactions et improviser par rapport aux réponses que nous apportions à ses questions insolites. Mais pour qu'on vous les pose, il vous faudra faire un petit tour complet du coeur.
Grâce à son interactivité avec le public, son grand talent de comédien et son humour sans égal, il nous a régalés pendant plus de trois heures de voyage dans l’univers de Shakespeare ! Un énorme merci à lui.
21:29 Publié dans Sorties et rencontres | Tags : le tour complet du coeur; gilles cailleau; quai des rêves; lamba | Lien permanent | Commentaires (3)
Conférence de Gilles Cailleau sur la Commedia dell'arte, par Léna
« Commedia dell’arte ». Ce nom peut vous être familier, légèrement connu, voire inconnu. Un nom que l’on entend pendant des cours de français, ou parfois dans des conversations, qu’on lit dans des livres, lorsqu’il s’agit d’un certain sujet : le théâtre. Mais que traduit cette appellation ?
Pour en savoir plus, nous avons assisté à une conférence de Gilles Cailleau ce mercredi 9 mars, au quai des rêves. Durant deux heures, il nous a expliqué ce qu’était la commedia dell’arte et ce que représentait le théâtre de masques pour lui. Ce fut un moment agréable, très intéressant et enrichissant. Cet acteur, que nous avons eu la chance de voir en représentation la semaine dernière, pour son spectacle « Le Tour complet du cœur », c’est-à-dire tout Shakespeare en trois heures » a su avec de l’humour et de la gestuelle, nous mettre dans le contexte de cette galerie de personnages en nous expliquant ses caractéristiques et son histoire.
Après une trêve de plusieurs siècles, le théâtre reprend vie avec la commedia dell’arte, qui naît en Italie à la fin du moyen âge et au début de la renaissance. Une époque, où, dans ce pays, les 95% de la population était pauvre. Les gens gagnaient leur vie comme ils le pouvaient. Des artistes, comme des acrobates, cracheurs de feu, jongleurs, participaient aux carnavals et fonctionnaient sous la direction de marchands pour aider à vendre des produits. Certains de ces artistes se sont rencontrés, et ont décidé de former une troupe indépendante. Voilà comment ces compagnies de la commedia dell’arte se sont créées. Au lieu de faire des numéros de jonglages ou autres, elles ont décidé tout d’abord de jouer des histoires, afin de créer chez le spectateur un désir de savoir la suite, ce qui les obligeait à rester regarder et parfois leur donner de l’argent.
Dans la commedia dell’arte, le jeu du corps prime sur le reste ; le corps doit être dans l’alignement du masque, qui définit le personnage. Les acteurs s’exprimaient souvent en gromelot, une suite d’onomatopées qui permettait de néanmoins donner du sens, afin de rendre le spectacle accessible à plus de personnes, car il y avait à cette époque, beaucoup de langues en Italie. Et surtout, ces troupes utilisaient des masques. Chaque acteur adoptait un personnage en lui attribuant des caractères en fonction de son rôle dans la société. Les personnages joués se divisaient en deux groupes : les riches et les pauvres. Ceux qui ont le pouvoir et les opprimés. Pour nous faire comprendre ce qui caractérise ces types, Gilles s’est muni de masques et nous a mimé certains de ces personnages. Si l’on retrouve les mêmes noms qui correspondent à des types, on observe toutefois des variantes, des nuances dans leur caractère. Il nous a ainsi présenté plusieurs de ces types, avec leurs variantes, en improvisant à chaque fois une situation. Les « zannis » comme Arlequin ou Pagliaccio, les vieillards comme Pantalone ou el docttore, les soldats, comme Matamore, ils ont tous défilé sous nos yeux pour notre plus grand plaisir !
Per concludere, una presentazione molto efficiente e arrichente.
19:21 Publié dans Sorties et rencontres | Tags : commedia dell arte; gilles cailleau; quai des rêves; lycée henri | Lien permanent | Commentaires (0)
Tout Shakespeare en trois heures ... Et si c'était possible ? Par Pauline
Et si on vous demandait de le faire ?Le feriez-vous ? Y croiriez-vous ? Réussiriez-vous ? L'immense artiste Gilles Cailleau n'y a pas seulement cru mais il l'a fait. Et surtout il a réussi en mélangeant Humour, Magie, Acrobatie à nous faire découvrir les pièces du grand dramaturge anglais, lors de son Tour Complet du Cœur. Sous son chapiteau qui jouxte sa roulotte, de la trilogie d'Henri VI à Roméo et Juliette en passant par Titus Andronicus ou encore Macbeth puis en finissant par La Tempête, Monsieur Gilles nous fait découvrir les pièces de Shakespeare pour certains. Pour d'autres, il les fait redécouvrir à sa façon, comme un spectacle de cirque où les numéros s’enchaînent. Cet homme si drôle a pourtant vécu une "very long story" comme il le dit, pas toujours jolie, mais à sa façon il oublie, et cela commence par le rire. Pour reprendre l'une de ses phrases lors de notre rencontre trois jours après son spectacle : "Je me masse avec le rire". Nous avons eu cette chance de pouvoir le voir en dehors de ses rôles, de pouvoir l’entendre parler de lui, de son parcours, de son métier. Un échange intense nourri de réflexions philosophiques, de récits de moments tragiques, et surtout de grands moments de rire. Voilà, le résumé de notre rencontre avec cet homme "extraordinaire qui fait partie de notre ordinaire." Pour finir, j'aimerais remercier cet artiste. Merci de nous avoir fait vivre cette expérience magique du Théâtre Forain, à travers le tour complet du cœur. Merci d’avoir prolongé ce moment en classe en nous parlant de votre vie. Pour ma part, si j'ai beaucoup appris sur Shakespeare, j’ai aussi appris que « l'infaisable est toujours faisable ! "
16:35 Publié dans Sorties et rencontres | Tags : tour complet du coeur; attention fragile; gilles cailleau; lamba | Lien permanent | Commentaires (1)
05/02/2016
De la découverte du texte final à la distribution des rôles, par Clémence
Ce lundi 25 Janvier 2016, nous avons passé la journée aux côtés de Christophe et Zouliha, nos metteurs en scène, en classe entière le matin pour découvrir le montage final du texte du spectacle, en groupes l'après-midi pour la distribution des rôles.
Pour bien démarrer la journée, nous avons effectué des échauffements du corps et des articulations. Parmi ces exercices, un consistait à s'asseoir par terre, à attraper son pied et à appuyer avec nos pouces pour stimuler la plante du pied; ensuite on lui donnait des coups de poing pour apporter une relaxation profonde, une détente ainsi qu'une évacuation du stress. Ensuite, nous avons procédé à des exercices pour échauffer notre voix, travailler notre respiration.
Après cet échauffement, nous nous sommes mis en cercle pour prendre connaissance du montage final des textes de notre spectacle. Chacun notre tour, nous avons lu à haute voix les dialogues, les poèmes, les textes de groupes, nous avons entonné les chants...
Le fait d'être en classe entière lors de la découverte des textes nous a permis de voir l'enthousiasme qu'il y avait en nous : qui de nous allait bien pouvoir jouer un prisonnier, un surveillant… ? Très vite, dès la lecture, des voix se sont détachées, comme des évidences.
Après le repas, nous nous sommes répartis par groupes avec notre metteur en scène respectif. C'était le moment tant attendu : la distribution des rôles… Qu'allions-nous choisir comme personnage? Qui allait-on incarner? Avec qui ? Toutes ces questions se bousculaient, nous étions à la fois excités et impatients.
Lorsqu'un texte nous plaisait, nous levions la main afin de montrer que nous étions intéressés par les rôles. Puis, nous les avons joués pour nous mettre dans le bain et observer quelle attitude on devait avoir en fonction des personnages donnés. Tout cela s'est fait dans la joie et la bonne humeur; le jeu de certaines personnes était vraiment unique et très drôle; on était vraiment en confiance les uns avec les autres. Ce lien va se renforcer au fil des séances et lors des répétitions, nous le savons Ce sont des expériences comme celles-ci qui nous rendent plus forts, plus sûrs de nous et qui nous permettent d'évoluer.
Cette journée fut très enrichissante, elle nous a confortés dans notre idée de ce qu'allait être le spectacle. Nous allons donner tout ce que nous avons en nous pour mener à bien ce projet qui nous tient à cœur. Prochaine étape: le travail sur le plateau du quai des rêves en mars !
13:38 Publié dans Le projet | Tags : théâtre en résidence; lycée henri avril; première l, théâtre du totem; enfermement | Lien permanent | Commentaires (0)
Apprendre sur la vie avec Marie-Jo Chombart de Lauwe, par Lisa
Un moment qui a duré deux heures mais qui m'a plus appris la vie que durant plusieurs années. La résistante se nomme Marie-Jo Chombart de Lawe. Dans son regard, nous pouvons apercevoir ses quatre-vingt treize années et beaucoup, beaucoup de vie. Nous aurions pu imaginer le contraire, que la mort qui l'a poursuivie et traquée pendant plusieurs années ne l'avait jamais quittée. Mais non. Dans ses yeux, j'ai vu de la vie et énormément de courage.
Je ne pourrai pas citer en ces lignes toutes les phrases, les mots et les expressions qui m'ont bouleversée mais je vais en écrire une. « C'est en donnant la vie qu'elle nous est redonnée. » Ce n'est probablement pas les mots exacts qui ont été prononcés mais c'est de valeur sûre la portée que Mme De Gaulle a voulu donner aux mots qu'elle a adressés à Marie-Jo. Comme cette dernière nous l'a expliqué, avoir des enfants alors qu'on a vu de centaines de nourrissons morts ou s'éteindre dans ses mains, c'est une angoisse particulièrement extraordinaire. Elle se réveillait plusieurs fois par nuit pour vérifier que la chair de sa chair n'était pas partie par l'asphyxie. Et c'était un bonheur fou de se rendre à l'évidence que son enfant survivait. La souffrance de connaître ce qu'avaient vécu leurs parents, leurs modèles sur la planète Terre, ne leur a permis que très tard d'en prendre connaissance. Et quelles révélations... Si elles ont été à couper le souffle pour moi et tous ceux qui ont entendu l'histoire de Marie-Jo Chombart de Lawe, alors je n'ose imaginer la réaction de sa progéniture.
J'admire aussi le parcours de combattante et de résistante de cette femme. Il faut une force assez conséquente pour se battre pour la liberté envers et contre tout ce qu'on subit, spécialement quand on a dix-huit ans et qu'on est très influençable. J'admire cette femme et j'admire sa combativité. Sur les murs de sa cellule à la prison de la Santé, elle a écrit ces vers :
« Gémir, pleurer, prier est également lâche,
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche,
Dans la voie où le sort a voulu t'appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. »
C'est un extrait de « La mort du loup. », un poème de Vigny. C'est ma définition du courage.
Elle a aussi exprimé le fait que les SS voulaient déshumaniser les déportés mais qu'au final, c'était eux les plus déshumanisés. C'est une des choses les plus importantes que j'ai apprise.
De plus, « la morale de fin » c'est que j'ai de la chance, que ma vie est une chance, et qu'il faut effacer la haine que l'on a pour l'autre.
13:20 Publié dans Sorties et rencontres | Tags : marie jo chombart de lauwe; ravensbruck; lycée henri avril; lamb | Lien permanent | Commentaires (0)