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14/11/2018

Mise en bouche, par Alexandre L

on n'est pas sérieux quand on a dix sept ans,théâtre du totem,lycée henri avril; première lLe lundi 5 novembre 2018, la classe de première L a rencontré pour la première fois les metteurs en scène du Théâtre du Totem, Christophe Duffay et Zouliha Magri, qui vont les aider à créer leur pièce de théâtre sur les adolescents. Durant cette première rencontre, nous avons réalisé différents types d’exercices vocaux comme par exemple dire son prénom en simulant un lancer de ballon, en cercle, un exercice qui a pour objectif de projeter sa voix pour pouvoir prononcer son prénom d’une façon compréhensible, même à distance. Cela nous sert à nous entraîner en prévision du plateau du Quai des rêves. J’ai bien aimé cet exercice et je trouve que c’est une très bonne mise en voix, tout comme le suivant. Pour celui-là, nous devions faire des vocalises, c’est-à-dire que nous devions prononcer des onomatopées de la voix la plus aigüe à la voix la plus grave. Ensuite, nous avons mis des intentions sur une petite phrase toute simple : « Oh oui ! ». Il s’agissait de la dire de différentes façons pour nous prouver que l'on pouvait prononcer ces mots de multiples manières : avec gourmandise, joie, tristesse, gravité, agacement, sensualité, hystérie… Nous avons répété cet exercice avec une phrase plus longue, celle du poème de Rimbaud, « Roman », qui nous sert de fil conducteur : « On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans ». A l’intention, nous avons ajouté le déplacement dans l’espace. Un exercice que la classe a bien apprécié, d’autant que Madame Guilloteau et Madame Dabchy se sont prêtées au jeu, ce que nous avons trouvé très drôle. Pour ma part, j’ai trouvé cet exercice vraiment intéressant, je peux même dire que je me sentais dans mon élément.

Ensuite, toujours avec la phrase de Rimbaud, nous avons fait un autre exercice que la classe a eu un peu de mal à réaliser au début : le « trampoline ». Il s’agissait de dire la phrase en faisant comme si on sautait sur un trampoline. Pour cela, il nous a fallu dépasser la gêne de cette posture. Mais très vite, nous nous sommes tous pris au jeu, nous avons sauté dans le vide en rebondissant et tout le monde a réussi et apprécié l’exercice. Enfin, en dernier exercice, nous nous sommes répartis dans l’espace et nous avons dansé, comme si nous étions en soirée, tout en disant le plus fort possible des phrases de la chanson d’Henri Tachan que nous avons étudiée en cours de Français : « L’adolescence ». Nous avons ensuite retravaillé ce texte en lecture chorale, avec les conseils de nos metteurs en scène, afin d’y mettre de la puissance et de faire ressortir des émotions.

Cette première séance s’est achevée sur un point autour des scènes que nous allons écrire pour le spectacle, afin de répartir et varier les thèmes abordés.

Comme tous les élèves de la classe, j’ai adoré cette rencontre et nous avons hâte de retravailler avec Christophe et Zouliha !

16/10/2018

A la découverte du quai des rêves, par Camille

on n'est pas sérieux quand on a dix sept ans,théâtre en résidence,quai des rêves,théâtre du totem,première l,lycée henri avrilCe jeudi 18 octobre 2018, nous, élèves de 1ère L du lycée Henri Avril, sommes allés visiter le Quai des rêves, dans le cadre de notre projet théâtre. Lors de cette visite, nous avons été guidés par Dominique Morice, administratrice au Quai des rêves. Elle a su nous faire découvrir avec passion les locaux ainsi que le matériel lié aux arts du spectacle, et nous raconter l'histoire de ce lieu très important pour la commune. En effet, depuis son ouverture en mars 2003, le Quai des rêves est devenu un outil de développement culturel pour la ville de Lamballe. Le bâtiment est partagé avec l'école intercommunale de musique et de danse. Ce partage contribue à mettre en valeur l'idée de « maison commune » que reflète fort bien l’esprit du Quai des rêves, qui accueille à la fois des artistes professionnels, mais aussi des artistes amateurs, d'ici ou d'ailleurs : « Le but dans une composition de saison, c'est de pouvoir aborder un maximum de disciplines du spectacle, explique Dominique. C'est pour cela que l'on va trouver du théâtre, dans des mises en scène classiques, mais aussi dans des mises en scène contemporaines. On va trouver de la danse, du cirque, mais aussi de la musique, de la chanson... On joue sur la polyvalence. Dans tout ce qui est proposé, il y a des spectacles qui vont être à destination du grand public, mais aussi d'autres destinés à un public plus particulier, par exemple aux très jeunes enfants dès 18 mois. C'est quelque chose qui nous tient à cœur : pouvoir toucher l'ensemble des publics. Il nous est arrivés aussi d'accueillir des comédiens professionnels handicapés, on aborde alors encore une autre sorte de relation avec les spectateurs.» L’éducation artistique et culturelle est un axe important au Quai des rêves. La Ville de Lamballe s’implique fortement dans le financement de nombreux projets pour offrir des tarifs très réduits aux élèves des établissements lamballais. Le Quai des rêves organise aussi d’autres actions avec les établissements scolaires, notamment des résidences avec des compagnies ou des établissements scolaires.

Dans le cadre de notre projet théâtre, nous allons ainsi effectuer une semaine de résidence au Quai des rêves, avec Christophe Duffay et Zouliha Magri, comédiens et metteurs en scène du théâtre du Totem de Saint-Brieuc. Afin de nous préparer pour cette semaine de résidence, Dominique nous a fait visiter les loges et nous a parlé des méthodes de rangement des costumes, de l’organisation des lieux, des conditions d’accueil des artistes. Nous avons appris par exemple ce qu’était le catering : « Il s'agit d'un en-cas que l'on fournit aux artistes pour qu'ils puissent manger quelque chose avant de monter sur scène [...].Ensuite, nous avons visité la salle de stockage des décors et du matériel qui se trouve à l’arrière du plateau et ouvre directement sur le parking. Nous avons découvert différents types de projecteurs, ainsi que du matériel comme des gélatines ou des gobos, qui permettent de créer des effets spécifiques de lumières et couleurs.

Enfin, nous avons pénétré sur le plateau. Dominique nous a alors donné quelques mots du vocabulaire spécifique lié au théâtre : « Vous entendrez rarement Christophe et Zouliha vous dire de monter sur la scène, ils utiliseront plutôt le terme ''plateau'' [...]. Côté cour, c’est à gauche en regardant le public ; moyen mnémotechnique pour s’en souvenir : notre cœur est à gauche ; côté jardin, c’est à droite en regardant le public […]. Face, c'est le devant du plateau, la partie la plus proche du public, opposé au lointain qui est matérialisé par le mur du fond ; le lointain est l'endroit le plus éloigné de la scène […]. Les pendrillons sont les petits rideaux placés sur les côtés de la scène, qui délimitent les coulisses. Ils servent à dissimuler les comédiens qui ne sont pas encore entrés en scène ». Pour terminer la visite, nous avons observé un plan d'éclairage qui était à ce moment-là installé sur le plateau. Puis nous avons fait un petit exercice de mise en voix afin de prendre conscience du volume nécessaire pour atteindre les dernières rangées du public. Nous avons fini par un exercice d'entrée sur scène depuis les coulisses et d'occupation de l'espace. Jean-Yves, à la régie lumière, créait différentes ambiances sur le plateau en utilisant des lumières de plusieurs couleurs ; il nous a aussi montré à quoi ressemblerait la salle une fois plongée dans le noir. C'était à la fois excitant et effrayant de se dire que ces 400 fauteuils vides en face de nous seraient occupés le 22 mars...

01/10/2018

"En ce temps-là, j'étais en mon adolescence..."

La Prose du Transsibérien de Blaise Cendrars, par Bernard Lavilliers


 

 

 

25/09/2018

Rencontre avec Alain Emery, autour de la vie et de l’œuvre de Blaise Cendrars, par Albane

"Je ne trempe pas ma plume dans un encrier, mais dans ma vie." (Blaise Cendrars)

Ce mardi 25 septembre, Monsieur Alain Emery, écrivain passionné par Blaise Cendrars, nous a fait l'honneur de venir nous parler de l’auteur de La Prose du Transsibérien, que nous allons étudier prochainement. Ayant l'habitude de faire des conférences sur des auteurs qu'il apprécie et qui le passionnent, Alain Emery nous a conté la vie de Cendrars avec précision et passion. Il nous a donné envie de nous intéresser à ce personnage rocambolesque. D’emblée, il nous a précisé aussi que parler de la vie de Cendrars était compliqué, car cet écrivain a souvent travesti la réalité et s’est en quelque sorte inventé une existence. On peut retenir à ce sujet une anecdote qui résume bien l’homme et ce que représente le travail de l’écrivain : A Pierre Lazareff qui lui demandait s’il avait réellement pris le Transsibérien, Cendrars répondit : « Qu’est-ce que ça peut te faire puisque je vous l’ai fait prendre à tous ? ». Néanmoins, sa vie a été très riche et mouvementée, à l’image d’un personnage de roman. Voilà quelques moments clés de la biographie de Blaise Cendrars.

Frédéric Louis Sauser, dit Blaise Cendrars, est né le 1 septembre 1887 à La Chaux-de-Fonds. Freddy, comme le surnommaient beaucoup de gens à l'époque, était un enfant turbulent et insolent à l'école, le système scolaire n'étant sûrement pas adapté à son génie. Dès ses 7 ans, il connut l'expérience de la mort avec une petite fille fut tuée devant ses yeux, dans un parc. Il vécut ensuite une jeunesse d'aventurier et de bourlingueur. Son père, avec qui il n'entretenait pas de bonnes relations, l'envoya en Russie, chez un joaillier où il rencontra son premier amour, Hélène, qui se suicida lorsqu’il rentra en Suisse. En 1911, il a donc 24 ans, il s'embarque pour New York pour rejoindre Fela Poznańska, une étudiante juive polonaise rencontrée à Berne. Il l'épousera par la suite et ils auront trois enfants. Alain Emery 1.jpegLors de ce séjour aux États-Unis, il écrit son premier long poème: Les Pâques à New York que Guillaume Apollinaire ne voudra pas publier sentant que Cendrars pouvait le remplacer et devenir bien meilleur que lui (compétition qui durera jusqu'à la mort d’Apollinaire!). Freddy le publie quand même par ses propres moyens. Pour le signer, il s’invente un nom d’écrivain : Blaise Cendrars : Blaise pour la braise; Cendrars pour cendre + art, référence au phénix qui renaît de ses cendres, "car écrire c'est brûler vif, mais c'est aussi renaître de ses cendres".

 C'est également à ce moment que nait l'histoire du Transsibérien et son poème le plus célèbre: La Prose du Transsibérien. C’est à cette même période d’avant-guerre qu’il se lie avec les artistes, notamment peintres, de l’époque : Chagall, Léger, Picasso, Modigliani, Braque (qui lui peindra une voiture !) Delaunay… C’est d’ailleurs avec Sonia Delaunay qu’il va travailler pour composer ce premier livre d’artiste qu’est la Prose du Transsibérien, où textes et images sont étroitement imbriqués. Dès le début de la guerre de 14-18, il s'engage comme volontaire étranger pour l'armée française, dans la légion étrangère, encourageant ses amis artistes à en faire de même. Gravement blessé en 1915, il est amputé du bras droit. Il écrira son premier écrit en prose, de la main gauche, sur cette expérience douloureuse: La main coupée. En 1916, il est naturalisé français. Le traumatisme de la main perdue qu’il continue de ressentir le rend dépressif et il boit beaucoup. Il quitte sa femme mais celle-ci, comprenant que le génie de son mari a besoin de s’exprimer, le laisse partir et va élever leurs trois enfants dans le culte de ce père qui pourtant les délaisse. En manque de voyage et de folies, il part alors au Brésil où il vit de nombreuses aventures et travaille dans des domaines divers. Parmi les multiples métiers qu’il a exercés tout au long de sa vie, on peut citer : tailleur, boucher, joailler, mais aussi journaliste, scénariste, assistant du réalisateur Abel Gance…

Cendrars, compagnon des avant-gardes littéraires et artistiques de son temps, ne s’est jamais laissé enfermer dans une école ou un mouvement littéraire. Il laisse une œuvre riche, marquée par l’effervescence de son imaginaire et la diversité des expériences vécues. On peut citer son texte le plus connu, L’or, mais aussi, Bourlinguer, Vol à voile, La main coupée, Moravagine, J’ai tué, L’Homme foudroyé.

En 1956, victime d’une attaque cérébrale qui lui paralyse la main gauche, Cendrars écrit néanmoins une dernière œuvre : Emmène-moi au bout du monde ! Récompensé pour la première fois de sa carrière par André Malraux qui lui remet le prix de la ville de Paris, Cendrars meurt le 21 janvier 1961, auprès de Raymone, qu’il a épousée en 1959. Cendrars qui ne s’est jamais préoccupé de sa carrière ni de sa postérité, va tomber dans l’oubli après sa mort. Mais grâce au travail de sa fille Miriam, il va être redécouvert. Ses œuvres complètes ont été publiées dans la Pléiade en 2013.

Pour finir, nous remercions Monsieur Emery, passionné et passionnant, qui a partagé avec nous sa connaissance sur ce brillant auteur.

10/09/2018

Les jeunes, David Lescot

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« En ce temps-là, tout le monde veut être jeune. Et tout le monde veut être comme les adolescents. Tout le monde veut être adolescent. Aux adolescents on donne tout. On prête tout. On vend tout. Mais aux adolescents on prend tout. On vole tout. 

Les adultes veulent être comme les adolescents, vivre comme les adolescents, aimer comme les adolescents, rester comme les adolescents. 

Et les enfants veulent être comme les adolescents. Grandir comme les adolescents. Aimer comme les adolescents. Boire comme les adolescents. Brûler comme les adolescents. Mourir comme les adolescents. Et puis renaître et puis revivre comme les adolescents. »

Les jeunes, David Lescot.