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29/01/2016

Rencontre avec Marie-José Chombart de Lauwe, une grande résistante, par Vincent

marie jo chombart de lauwe; ravensbruck; lycée henri avril; lamballeNous avons eu la chance, aujourd'hui, de rencontrer cette femme exceptionnelle, qui est venue nous conter son histoire du début de sa résistance qui l’a conduite au camp de Ravensbruck, jusqu'à nos jours. Dans toute sa vie, c’est toujours la même volonté et le même courage, la même générosité pour essayer d'aider des gens autant qu'elle a pu, à vivre, à survivre et à comprendre. Au début de son activité en tant que résistante à Bréhat, elle participe aux opérations qui font passer des français vers l'Angleterre, les aidant à fuir un pays occupé par les Allemands. Mais ce qui devait arriver arriva, la petite résistante de 18 ans n'échappe pas à la Traction noire qui la conduit  vers la prison de La Santé. Elle y laissera la trace de son passage en inscrivant sur l'un des murs de sa cellule les derniers vers de « La mort du loup » de Vigny: 
 " Gémir, Pleurer, Prier est également lâche,
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche,
Dans la voie où le sort a voulu t'appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler."
 Suite à cela, elle est déportée vers le camp de Ravensbrück et devient une « Nacht und Nebel ». D’abord condamnée à mort, elle est ensuite affectée à l’atelier de l’usine Siemens puis, comme elle avait commencé des études de médecine, elle se retrouve dans un endroit appelé la Kinderzimmer (chambre des enfants), la « nurserie » du camp. C'est l'étape la plus difficile de son parcours moralement : l'aberration de trouver dans un tel lieu de mort la présence de nourrissons. Elle fait tout pour maintenir en vie ces bébés nés seulement pour mourir, ce qui est moralement très éprouvant.  A cela s’ajoutent les Appels des nuit d'Hiver par les grands froids Baltiques, le manque de vêtements, de nourriture et le traitement déshumanisant des SS.  Mais Marie-Jo survit et tient jusqu'au bout, jusqu'à la libération des camps. C'est donc à la suite de cette épreuve des plus cauchemardesques, qu'elle est rapatriée vers la France par la croix rouge. Ce jour-là elle n'y croit pas, elle pense même être victime une fois de plus de la barbarie nazie et envoyée vers un camp de la mort, tellement l'espoir de survie est faible après les mois d’horreur vécus. Mais la chance sourit enfin à cette battante, qui réussit quelques années plus tard à retrouver une vie normale, sans pour autant oublier l’enfer du camp. Elle fonde une famille de quatre enfants, une façon de plus de montrer sa résistance face aux souffrances endurées, notamment auprès des enfants dont elle s'est occupée et qu'elle a permis de sauver. L'une de ses amies proches, Geneviève de Gaulle, lui dira alors que donner la vie est la meilleure façon de redonner un sens à la sienne.Grâce à la force et au courage de cette femmes, nous pouvons désormais recenser une quarantaine de bébés, dont trois français, sauvés de Ravensbruck.Aujourd'hui titulaire de la Légion d'Honneur, Présidente de l'association des déportées de France et plus déterminée que jamais à nous faire comprendre la réalité, pour que de tels crimes contre l’humanité ne se produisent plus, elle nous raconte son histoire bouleversante.
 

Commentaires

Cette femme m'a bouleversé, tant de vécu dans un si petit corps... Cette rencontre était riche en émotions, c'était une belle leçon de vie.

Écrit par : Maria | 30/01/2016

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