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05/02/2016

Au cimetière allemand, par Faustine

cimetière allemand; première l; lycée henri avril; lamballe 

Je n'ai pas fait de texte sur le cimetière américain pour une raison simple, c'est le cimetière allemand qui m'a le plus émue. Tout était sombre, même les arbres semblaient pleurer. Ici, aucune gloire post-mortem, aucun artifice, juste des fosses, et quelques croix, noires, comme recouvertes de cendre. Il n'y avait personne à l'affût de la moindre feuille qui tombe, contrairement au cimetière américain, où tout était parfaitement entretenu, où la pelouse était tondue au millimètre, peut-être même à la pince à épiler. Pas de musique pour les soldats disparus, pas de gigantesque mémorial pour rendre hommage à des personnes qui n'adhéraient pas forcément à l'idéologie nazie, qui n'ont pas eu le choix de se battre ou non. Même l'entrée du cimetière m'a serré le coeur. Il y faisait froid, tout était d'une simplicité extrême, tellement simple que ça en devenait triste. Les rires fusaient dans l'enceinte du cimetière, j'ai même entendu: "peu importe, c'était des Allemands.". Au centre, on trouvait une grande stèle, encore noire, statue de suie. On pouvait y grimper pour avoir une vue d'ensemble, on y a pris des photos, sourire aux lèvres, même moi, j'ai eu honte. J'espère qu'il en est de même pour les autres. Je ne sais pas quelle signification elle avait. Nous avons peut-être souillé un symbole de ces vies fauchées, par nos rires et notre idiotie, le symbole de tous ces hommes tués, par un obus, une mitraillette, ou trop de barbelés.

Dans ce texte, je souhaiterais m'excuser, pour ces âmes que l'on a humiliées, pour ces mines réjouies qui n'avaient pas lieu d'être. Rendons hommage à ces enfants, ces pères, ces frères, qui n'ont pas forcément choisi la barbarie nazie.