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23/01/2016

Rencontre avec le directeur de la maison d'arrêt de Saint-Brieuc, par Laura, Léna et Emilie

maison d'arrêt de st brieuc; lycée henri avril; théâtre en résidence; première LLe lundi 11 janvier, nous avons accueilli au lycée le directeur de la maison d’arrêt de Saint-Brieuc, Monsieur Lemée, dans le cadre de notre projet théâtre sur l’enfermement. Nos metteurs en scène, Christophe et Zouliha, interviennent d’ailleurs à la maison d’arrêt pour des ateliers théâtre et nous avons peu, par leur intermédiaire, correspondre avec des détenus. Durant deux heures, nous avons pu échanger et apprendre beaucoup sur le milieu carcéral. Le directeur de la prison nous a d’abord présenté les différentes prisons. Les plus importantes sont les maisons centrales, il y en a 11 en France avec au maximum 200 détenus qui sont incarcérés au minimum pendant 10 ans, pour des peines qui peuvent aller jusqu'à perpétuité. Ensuite, il y a les centres de détention, pour des peines de durée moyenne. Puis, il y a les maisons d’arrêt qui sont présentes dans tous les départements ; les détenus y sont incarcérés pour des peines courtes, ou bien en attendant leur jugement. Ensuite, il y a les EPM qui sont des prisons pour mineurs. Nous nous sommes ensuite intéressés à la maison d’arrêt de Saint Brieuc : Monsieur Le Mée nous a expliqué l’organisation de la prison. Le personnel est constitué de cinquante-trois personnes : trois officiers, cinq sous-officiers, quatre agents administratifs, deux techniciens et trente-neuf surveillants, pour une population  carcérale de 160 détenus, alors que la prison n’est prévue que pour 60. Une surpopulation qui a des conséquences tant pour les détenus, qui sont plusieurs dans une cellule de 9 mètres carré, que pour le personnel et le chef d’établissement, qui doit trouver des solutions pour accueillir au mieux toutes les personnes qui arrivent. Parce que comme il le précise, « Si on n’aime pas l’humain, on ne fait pas ce métier ». Ensuite, il nous a expliqué une journée-type des détenus : elle commence à 7 heures, finit à 19 heures et elle est rythmée par de six appels. Le directeur a mis en place différentes activités pour occuper les prisonniers et les former. Des activités culturelles, comme le théâtre avec nos metteurs en scène, de la peinture, mais aussi du sport, et puis des cours : langues, français etc.. Certains détenus peuvent aussi suivre une formation dans les métiers du bâtiment et préparer ainsi leur réinsertion. Les détenus ont aussi la possibilité de travailler au sein de l’établissement pénitentiaire. A St-Brieuc, ceux-ci  travaillent à la fabrication d’objets qu’on trouve dans les boutiques de souvenirs et ils sont rémunérés. Ils peuvent ainsi s’acheter des choses qui ne leur sont pas fournies, c’est ce qu’on appelle dans le jargon carcéral les « cantines » (des espèces de tickets ayant une véritable valeur monétaire), qui servent à acheter du tabac, des produits d’hygiène ou d’entretien, des journaux, des produits frais ou des produits alimentaires. Monsieur Lemée nous a aussi évoqué son métier et son parcours professionnel, ses conditions de travail ainsi que celles des surveillants. Nous avons pu poser nos différentes questions (les soins, le parloir, les évasions…), le directeur y a répondu sans langue de bois, ce que nous avons beaucoup apprécié. Il nous a aussi conté quelques anecdotes sur la prison,  par exemple l’histoire d’un détenu qui s’est évadé et qui a été reconnu devant un manège en Vendée par un couple de surveillants de la maison d’arrêt alors qu’ils étaient en vacances ! Cette intervention nous a permis de mieux connaître l’univers carcéral, de dissiper des idées toutes faites et de compléter l’exposition de photos sur la prison de St-Brieuc, que nous avions eue en début d’année  au lycée. Une rencontre très intéressante, que ce soit pour nous-mêmes, pour notre thème de TPE, pour le projet théâtre et par rapport à la thématique de l’enfermement pour l’ensemble de l’année en littérature. Merci à Monsieur Lemée pour son intervention.